Le syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS) est défini par la survenue, durant le sommeil, d’épisodes anormalement fréquents d’obstruction complète ou partielle des voies aériennes supérieures. Ces épisodes sont évalués par l’index d’apnées/hypopnées (IAH).
Cela entraîne une circulation de l'air plus difficile et un ronflement à cause des vibrations de l’air.
Si les voies aériennes se ferment complètement, la personne s'arrête temporairement de respirer : elle fait une apnée obstructive. Un tel événement peut durer 10 secondes ou plus. Il peut être fréquent et se produire jusqu'à plusieurs centaines de fois par nuit. Le sommeil est perturbé sans que le sujet en ait forcément conscience (éveils brefs après chaque apnée).
Chez les patients apnéiques, il existe, dès l´état de veille, une réduction de la surface de section pharyngée liée :
-Soit à un excès de tissus mous (hypertrophie du palais mou et/ou des amygdales et/ou de la langue),
-Soit à un déficit du développement du contenant osseux (hypomaxillie, hypomaxillomandibulie)
Elles sont aussi présentes chez l’enfant. Les valeurs IAH sont dans ces cas de 1 a 5 apnées par heure. Cette pathologie est encore mal connue, mais des ronflements associés à un sommeil agité et bruyant et à des troubles de l’humeur doivent faire évoquer le syndrome.
Le Syndrome d’Apnées Obstructives du Sommeil est dangereux pour la santé. Les problèmes de santé liés aux apnées du sommeil sont nombreux parfois graves. Ils ne doivent pas être pris à la légère. Le mieux c’est d’en parler aux médecins traitants qui orientent les patient(e)s concernés vers des spécialistes. Pneumologues, ORL, Cardiologues et services spécialisés dans les troubles du sommeil.
Complications: À court et long terme, les apnées du sommeil augmentent le rythme cardiaque et la tension artérielle et peuvent favoriser une hypertension artérielle (HTA), des accidents vasculaires cérébraux ou des maladies cardiovasculaires ultérieurs.
Le SAOS peut entraîner une dégradation de la qualité de vie : somnolence imprévisible et excessive, fatigue chronique, perte de vitalité, risque plus élevé d’accident de la route, altération de l’humeur ou dépression, troubles sexuels et de la mémoire.
L'apnée du sommeil est aggravée par la surcharge pondérale. On la diagnostique très fréquemment chez les patients obèses, et particulièrement dans les obésités sévères ou dans le diabètiques.
Diagnostic interdisciplinaire
Si un trouble respiratoire lié au sommeil est suspecté, l’évaluation initiale du patient peut être réalisée à l’aide de questionnaires (échelle de somnolence d’Epworth, questionnaire Berlin). Avant de traiter les patients avec une orthèse d’avancée mandibulaire (OAM), ils doivent être examinés par un spécialiste sommeil (pneumologue ou ORL) dans le but d’établir s’ils sont apnéiques.
Les signes associés au SAOS comportent :
- ronflement sonore,
- céphalées matinales,
- bouche sèche au réveil,
- dépression thoracique pendant le sommeil chez le jeune enfant.
- peut être associé à d’autres troubles médicaux, ex. : hypertrophie amygdalienne,
- d’autres troubles du sommeil peuvent être présents, ex. : mouvement périodique des jambes ou narcolepsie.
- "micro-éveils" fréquents associés à des apnées,
- bradytachycardie,
- désaturation artérielle en oxygène associée ou non à des épisodes d’apnée,
- Plus de 5 apnées obstructives d’une durée supérieure à 10 secondes en 1 heure de sommeil
Le diagnostic est posé à partir d’un enregistrement du sommeil par la:
-polygraphie respiratoire, qui est un enregistrement sur toute la nuit de vos paramètres respiratoires, cardiaques et taux d’oxygène dans le sang. Il peut avoir lieu à l’hôpital ou à votre domicile
-polysomnographie, qui est un examen plus complet qui enregistre aussi l'activité du cerveau, afin de reconnaître les différents stades du sommeil. Il peut également avoir lieu à l’hôpital ou à votre domicile.
Grâce à ces données, le spécialiste sommeil pourra savoir si vous avez un Syndrome d’Apnées du Sommeil, et vous prescrire un traitement si cela seras nécessaire.
Le traitement
Les deux traitements principaux du SAOS sont:
-la ventilation par pression positive continue (PPC); qui est le traitement de première intention permettant à l'air de circuler sans obstacle et de rétablir un sommeil profond et réparateur. Il est sûr, non invasif, et ne nécessite ni médicament ni chirurgie. Un appareil placé au chevet du patient fournit l'air sous pression via un masque.
-l’orthèse d’avancée mandibulaire (OAM); qui est une alternative à la PPC, en cas de refus ou d'intolérance à celle-ci. Elle est également utilisée pour traiter le ronflement ou les formes légères d'apnées du sommeil. C’est un dispositif médical sur-mesure d`après les empreintes dentaires, qui se place dans la bouche. Elle permet de maintenir la mâchoire inférieure en position avancée pendant le sommeil, libérant le passage de l'air au niveau des voies aériennes supérieures. Elle est reconnue pas la Haute Autorité de Santé (HAS) comme un traitement efficace du syndrome des apnées obstructives du sommeil (SAOS), dans des cas précis. Il faut noter que la recommandation de la HAS ne concerne que les orthèses sur mesure. Les orthèses universelles – vendues en pharmacie ou par correspondance - ne sont pas recommandées, car elles n’ont pas fait la preuve de leur efficacité dans le traitement de l’apnée du sommeil. L’orthèse peut ainsi être prescrite en traitement de « première intention » pour les apnéiques légèrs et modérés qui ne présentent pas de risques cardio-vasculaires majeurs, ni de somnolence diurne excessive. Elle reste un traitement de deuxième intention – mais sous certaines conditions - en cas d’échec ou de refus de la ventilation par PPC pour les apnéiques sévères. |
-Il existe également des solutions chirurgicales, dont les taux de réussite sont variables. La chirurgie comporte toujours un risque de complications à court ou moyen terme.
-Chez l`énfant il est important de consulter un CD spécialisé en ODF !
Les personnes traitées retrouvent un sommeil réparateur, ne ronflent plus et retrouvent dynamisme et entrain. Les risques d’accidents cardiovasculaires ou d’accidents de la route redeviennent ceux d’une personne normale.